(L’) absence de culture du vivant a des effets indéniables sur la richesse et la finesse de l’équipement mental de notre œil et ainsi sur notre manière de voir le vivant.[…]
Et ainsi de transformer notre sensibilité au monde vivant dans un temps où celle-ci peut faire la différence entre l’engagement et l’inaction.
Extraits de « Apprendre à voir, d’Estelle Zhong Mendual, page 12.
Présentation du livre par l’éditeur :
Une forêt ? Un paysage charmant. Un corbeau ? Un sinistre présage. Une rose ? L’être aimé. Le monde vivant est à la fois omniprésent dans notre culture et décidément absent. Car percevoir le vivant comme un décor, un symbole ou un support de nos émotions sont autant de manières de ne pas le voir. Et si nous apprenions à voir le vivant autrement ? Si nous entrions dans un monde réanimé, repeuplé par les points de vue d’autres êtres que nous ?
Ce livre se propose d’équiper notre œil pour saisir le vivant autour de nous comme foisonnant d’histoires immémoriales, de relations invisibles et de significations insoupçonnées. Sur le chemin de cette métamorphose, nous avons pour guides celles et ceux qui ont passé leur vie à apprendre à voir le vivant dans son abondance de signes et de sens : des artistes peintres et des femmes naturalistes du XIXe siècle, anglais et américain. Le livre-enquête sur leurs arts de l’attention, différents, mais complémentaires, qui ont su tisser ensemble savoirs et sensibilité. À travers cette exploration, c’est une autre disponibilité au monde qui fait surface.
Chaque jour est une occasion inouïe et renouvelée d’apprendre à voir.
La question que pose cet essai est : « Quel est notre œil pour le vivant ? » L’auteur en parle très bien dans cette interview pour l’éditeur, Actes sud :
Estelle Zhong Mengual est lauréate du Prix de l’essai EcoloObs 2022 pour « Apprendre à voir ». La rédaction de l’Obs lui a consacré cette chronique.