Gravures de Georges Ribemont-Dessaignes
Dix gravures et des poèmes en prose pour tendre la main aux arbres, vivants, faisant société à côté de nous. Dans ce bref recueil publié en 1967, Prévert nous livre le respect qu’il porte à la nature essentielle. Par des mots tissés, le poète sublime la vie banale du vivant.
Le dernier texte de ce livre, « L’espoir vert », résonne durement aujourd’hui. Jacques Prévert en fait un « roman d’anticipation arborescente ». Cela aurait pu être de la science-fiction poétique, c’est la réalité politique :
Cela faisait déjà
un petit bout de temps
qu’ils déboisaient
qu’ils déboisaient
déboisaient
on a trouvé qu’ils abusaient.
Bien sûr la fin des arbres
ou bien la fin de la terre
c’est pas la fin du monde
mais tout de même on s’était habitué.
Jacques Prévert, L’espoir vert dans « Arbres », 1975 aux Éditions Gallimard, p. 57 à 58
L’éditeur nous offre un extrait :