Présentation du livre par l’éditeur :
L’ « immensité intime », expression empruntée au philosophe Gaston Bachelard, est la rencontre d’un individu et de son environnement : elle définit ces moments où nous sommes dans le paysage et où le paysage est en nous. Un dialogue s’instaure alors entre notre sensibilité et la nature, et l’espace du dedans et du dehors.
Dans cet essai vagabond, l’auteur fait appel à des œuvres variées (romans, poèmes, tableaux, films, chansons…) afin d’explorer l’infinie richesse de ce dialogue. Le lecteur peut ainsi cheminer, entre intériorité et ouverture au monde, avec les peintres Caspar David Friedrich et Shitao, les écrivains Chateaubriand et J.M.G. Le Clézio, la chanteuse folk Joni Mitchell, le poète René Guy Cadou, le plasticien du land art Nils-Udo… et bien d’autres artistes.
Cet ouvrage propose de forger un imaginaire où le paysage ne constitue plus un simple décor, mais relève d’une expérience intime, sensorielle et spirituelle à la fois.
Lorsque je me promène près de l’eau ou dans la montagne, je suis désormais plus attentif à ce qui relève de l’éphémère : l’envol d’un cygne, les variations de lumière, un tronc d’arbre noueux, une branche rabotée par les ans, une feuille qui tombe. Ces éléments du paysage me renvoient doucement à ma propre impermanence. Or, je crois qu’il faut paradoxalement être très enraciné pour goûter la beauté du fugace.
Henri Gilbert, L’immensité intime, Éditions Poesis, mars 2024.